Samedi 11 janvier, comme tous les samedis, j'ai dû batailler contre mon lit afin de pouvoir en sortir. Une véritable guerre psychologique. De l’artillerie lourde comme « reste un peu, tu as vu comme il fait chaud ici », « après ta dure semaine de travail, tu as bien le droit de ne rien faire », « allez, stp, pour une fois que tu ne travailles pas, reste encore avec moi »… ce dernier assaut m’a fait capituler : cela me brisait le cœur de le savoir si triste.
À 14 heures enfin, je me suis levée d'un bond et j'ai filé sous la douche, sans me retourner.
Je me suis donc retrouvée un samedi après-midi en plein Bayonne, à essayer de trouver une laverie libre-service ouverte. Après 3 tentatives infructueuses sur un parcours piéton d’au moins 1,5 km chargée de mon gros sac de linge sale, un gentil monsieur m'en indique une, accessible en bus et ouverte 7/7j.
Tout effort méritant récompense, c'est ainsi que j'ai réservé, pour 20h30 et pour une personne, une table pour le restaurant "Le Pavé".
À mon arrivée dans ce restaurant qui se situe aux pieds de la Cathédrale, je suis invitée à descendre dans la salle principale qui est une superbe pièce voûtée aux pierres apparentes.
Comme je suis seule, j'ai droit à une place au fond de la salle, à côté des escaliers et je bénéficie d’une magnifique vue, à la fois sur l'extincteur qui me tiendra compagnie pour la soirée et sur un bateau. La cuisine est de marché et je commande pour "m'ouvrir l'appétit" un vin moelleux, l'"apéritif d'Henri IV". Il m'accompagnera tout au long du repas.
En entrée, je choisis le blini au saumon mariné et sa crème à l'aneth. Je suis agréablement surprise par la fraîcheur de cette entrée, aussi agréable à l'œil qu'au palais. Les légumes sont croquants et savoureux, la crème à l'aneth est légère, juste dosée et n'occulte pas le goût du saumon. Le skreil (cabillaud) aux écailles de chorizo est tout simplement délicieux : il est accompagné de lasagnes aux courgettes, d'un canelé de purée de carottes ainsi que d'une purée de pommes de terre aux olives noires. Moi qui n'aime pas particulièrement les carottes cuites, l'association avec le chorizo légèrement piquant pour relever l'ensemble est tout simplement exquise.
Pour le dessert, je choisis de sortir de ma zone de confort en optant pour une crêpe Suzette accompagnée de son sorbet à la mandarine (de toutes façons, il n'y a pas de moelleux au chocolat). Pour moi, c'est une première car n'aimant pas spécialement les agrumes, que je trouve trop acides, je me dis que vu la qualité des plats précédents, je ne risque pas d'être déçue. Je m'imagine déjà une crêpe fine et croustillante, caramélisée dans du jus d'orange et du Grand Marnier donc ma déception est grande lorsque je vois arriver deux crêpes assez épaisses, baignées dans un sirop d' orange, agrémentées d'écorces d'orange et accompagnées d'un sorbet à la mandarine aux mandarines confites. Too much. Trop acide. Trop sucré. Trop orange. Trop tiède. Le chef devait être fatigué sur la fin d'un service jusque-là sans faute. Une crêpe moins épaisse, servie bien chaude et accompagnée d'une glace à la vanille pour un contraste plus doux aurait été idéale.
Je ne peux pas finir, je suis de toutes façons calée par tout ce que je viens de manger.
En résumé, Le Pavé c'est une harmonie des saveurs et des couleurs, des plats qui attisent la gourmandise dans un très beau cadre atypique. J’y retournerai avec plaisir, accompagnée ou non mais je ne choisirai plus les crêpes Suzette en dessert ^_^
Combien ça coûte ?
Mon menu entrée, plat, dessert ainsi que mon verre de vin me sont revenus à 26 euros.
Pour s’y rendre :
Le Pavé
8 rue des Gouverneurs
64100 BAYONNE
05.59.59.51.74
Galerie photos